Son dernire disque paru en septembre 2003 :
On peut enfin retrouver son travail free sur cd



Produit par le jeune label portugais Cleanfeed, ce trio avec le saxophoniste Paulo Curado et le batteur Bruno Pedroso joue une musique libre d'une très grande créativité. On retrouve tour à tour le pianiste avec un vieux piano à la sonorité chaude, un piano préparé voué à la percussion, un piano yamaha scintillant et un accordéon au long trait harmonique.
Ce n'est pas la première fois qu'on voit João Paulo délaisser le piano pour d'autres claviers ; ainsi on a pu l'entendre au clavecin, en particulier dans le dernier disque du guitariste Ricardo Rocha.
Gérard Rouy pour Jazzmagazine a pu découvir le trio au dernier festival de jazz de la fondation Gulbenkian. Voici ce qu'il dit à son propos :
"les compositions spontanées du trio des portugais João Paulo, Paulo Curado et Bruno Pedroso réussirent à démontrer que la tension, l'écoute mutuelle, le sens de l'équilibre et de la retenue demeurent des vertus capitales." Ce sont de beaux compliments !

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Une improvisation d'inspiration portugaise
C'est la grande originalité de ce pianiste dont toute l'articulation musicale est basée sur le socle de la culture portugaise. Sa musique est sous l'influence du Portugal, de sa littérature, de sa poésie, de ses musiques traditionnelles.
Aujourd'hui sa démarche est suivie par nombre de musiciens portugais et c'est tant mieux.


"Roda, les suites portugaises"
Empreinte digitale / Nocturne / France
piano solo
ce disque fait le lien entre ses productions à forte identité portugaise (voir plus bas) et l'improvisation libre de son dernier album.

Une critique unanime de la presse française :

Maria João m'a dit un jour tout le bien qu'elle pense sur le pianiste et compositeur João Paulo. Prenant deux de ses compositions sur l'album Fabula, la chanteuse n'a fait que confirmer notre propre perception: la musique lusitanienne ne se réduit pas au seul fado et le nouvel album de João Paulo Esteves da Silva s'inscrit dans une lignée de haute qualité pianistique inaugurée par António Pinho-Vargas, Mário Laguinha et d'autres compositeurs portugais. C'est un solide travail de compositions et d'improvisations imaginatives, pour un répertoire qui oscille entre musique de chambre, réminiscences de chansons populaires, arrangements de chansons traditionnelles (portugaises et juives) et jazz. Présenté comme une suite, ce périlleux travail en solo reflète bien la sincérité du propos, l'authenticité du discours. Clarté d'écriture, précision du toucher, justesse du rythme, la technique est irréprochable.
Et pourtant technique et influences sont moins importante que l'émotion transmise.
Francisco Cruz, Le Monde de la Musique Mars 2002


Né à Lisbonne dans une famille de musiciens (sa mère, pianiste, enseigne aujourd'hui à l'Académie de Sainte-Cécile de Rome), João Paulo est formé au Conservatoire national de sa ville natale, puis à celui de Rueil-Malmaison. De retour au Portugal, en 1992, il se produit en concert avec le trompettiste Tomas Pimentel et fonde le groupe Almas e Danças. Quelques années plus tard, on le retrouve aux côtés de chanteurs tels Carlos Alberto Moniz, Dona Rosa et Cristina Branco. Elaborée à partir d'improvisations au piano, sa "suite portugaise" Roda reflète diverses influences, de Keith Jarrett (Romance, No lugar de touro) à Debussy (As cores do tempo), en passant par les musiques populaires : les thèmes d'Agua Levad et Pela voz proviennent du folklore portugais, tandis qu'une mélodie juive transparaît dans dans Madeira, car, comme le précise le musicien: "le Portugal est un des rares pays industrialisés qui ait encore une musique traditionnelle vivante." Son style, sûr et affirmé, s'illustre avec maestria dans cette suite en onze mouvements qui évoque parfois l'expression naïve et pleine de vie de Déodat de Séverac. Dans Tambour, João Paulo libère une énergie telle qu'on l'imagine à la tête de tout un orchestre.
Franck Mallet, Le Monde de la Musique, April 2002


Il est des prodiges discrets que l'on ne découvre qu'au bout d'une pêche patiente, et finalement miraculeuse, en eaux extra-territoriales...
Les frémissements aquatiques de João Paulo éclairent depuis longtemps déjà les rives musicales de Lisbonne et ne viennent lécher qu'aujourd'hui les contours de l'hexagone.
Roda, suite portugaise pour piano solo, s'inspire en partie de thèmes traditionnels du pays du fado et de mélodies juives. C'est aussi pour João Paulo l'occasion de s'adonner à des exercices sans filet. Quand il s'élance au dessus du vide et laisse son cœur guider ses doigts agiles sur son clavier, il ne manque aucune saveur du plaisir lisboète. On pense alors à rapprocher sa démarche de celle d'un Claude Debussy décrivant l'atmosphère du Paris impressionniste.
Il y a dans Roda du sel marin, des éclats de lumière, du soleil et des saveurs de la Méditerranée, des fleurs qui s'épanouissent et des rires de jolies femmes. Un délice nostalgique, mais plein de vie.
Benjamin Minimum Mondomix, Coup de Cœur Février 2002


Est-ce parce que le parcours du pianiste João Paulo a consciencieusement emprunté les chemins les plus divers que l'on se prend naturellement de sympathie pour son jeu atypique ? Voici en effet un compositeur et interprète qui a nourri son expérience aux sources du jazz, du classique et des musiques traditionnelles avec un bonheur égal, en prenant soin de laisser son ego de côté pour accompagner d'autres artistes (Cristina Branco par exemple). A l'écoute de son premier disque en solo, on peut bien entendu évoquer différentes références, de Bill Evans à Keith Jarrett. Mais ce qui importe surtout ici, c'est une vérité du propos, en dehors de toute influence affichée. João Paulo a réfléchi à la genèse de cet album après une longue période d'exil en dehors de sa terre natale, Lisbonne. C'est au prix de longues recherches sur la musique lusitanienne («Le Portugal, déclare-t-il, est l'un des rares pays industrialisés qui aient encore une musique traditionnelle vivante»), que Paulo a laissé sa créativité naviguer au gré de thèmes qui s'inspirent parfois de la musique traditionnelle portugaise (Romance, Água levada, Pela voz…). Pour l'essentiel, ce sont des œuvres improvisées qui égrènent, sur un large spectre émotionnel, des ambiances feutrées ou des tableaux saturés de couleurs. On a parfois, concernant ce pianiste sensible, évoqué le nom de Debussy. A l'écoute de cette belle suite, on peut comprendre cette filiation qui convoque autant le sens du poète que le souvenir de sa terre d'origine. Sans appartenance inutile à une quelconque «école», João Paulo dévoile ici une belle musicalité dans un discours très original.
Pierre Massé, Classica Mars 2002


Tous les langages pianistiques se retrouvent au bout des doigts de ce pianiste, empruntant la forme classcisante de la suite pour édifier une tour de Babel sonore où se côtoient le Fado de sa terre natale, le piano préparé de John Cage, le chromatisme de Debussy, l'improvisation de jazz, jouant les «demi-tons» de la conscience dont parlait Pessoa. Cette culture est tout le contraire d'un obstacle à une musique singulière et poétique, trouvant un point d'équilibre où tradition et modernité cessent d'apparaître comme contradictoires. Roda (…) est un cercle magique dont il est impossible de rompre l'unité, forgé à la flamme intranquille de la saudade.
Ventilo, Fevrier 2002

 

"Nascer"
MArecordings / USA-Japon / 2001

João Paulo : piano
Ricardo Dias : accordéon

Peter Epstein : saxophones


"Le radici nel mare (le raz de marée) : "Nascer"
Raramente la musica arriva alle soglie del silenzio. All'interrogazione interiore, alla riflessione..."
Gian Piero Silvestro, digilife
Consacré à la musique traditionnelle portugaise et séfarade, ce disque est d'une grande beauté. La musicalité faite de nombreux silences amène l'auditeur à une profonde sérénité.
Jouant rarement en concert, on a pu quand même entendre les musiciens l'année dernière à Londres lors d'un concert qui restera mémorable pour tout le public présent.
Ce disque est disponible sur le site du label marecordings.

Les quatres albums de "jazz portugais"


L'identité musicale de João Paulo est apparue clairement à son retour à Lisbonne dans les années 90.
A la fin des années 70 où très jeune il accompagnait en sideman les musiciens américains de passage, il n'avait pas encore trouvé un style propre ; on pouvait alors le qualifier de Jarretien.
Son exil de 10 ans en France où il s'est ressourcé dans la musique classique lui a permis de créer petit à petit un genre que nous qualifions de jazz portugais. Il a ainsi expliqué à l'occasion de son disque en quartet avec le percussioniste José Salgueiro, le saxophoniste Jorge Reis et le contrebassiste Mario Franco que sa musique était à l'image de la pousse d'une graine appelée jazz plantée dans la terre du Portugal.
"Serra sem fim" / Farol / Portugal /1997
joão paulo : piano
mario franco: contrebasse
jorge reis: saxophones
josé salgueiro : percussions

"O exilio"/ marecordings / 1999
joão paulo : piano
carlos bica : contrebasse
peter epstein : saxophones

"Almas"/ marecordings / 2000
joão paulo : piano
carlos bica : contrebasse
peter epstein : saxophones

"Esquina" / marecordings / 2001
joão paulo : piano
peter epstein : saxophones

Ces trois disques ont été salués par la presse américaine comme Jazztime, Allaboutjazz et Down Beat.

Les rencontres avec le fado
"luz destino"

Album fado-baroque, c'est une expérience unique où l'on peut entendre joão paulo au clavecin, complément sonore idéal de la guitare portugaise de Ricardo Rocha.

MArecordings  


MArecordings

"Senhora da Lapa"
Album piano-fado, également une première où le piano reprend la place qu'il avait au 19ème siècle dans les salons lisboètes.

 

 

Cette présentation ne consacre que les albums en leader de João Paulo. En France on peut également écouter les disques "Diz" du contrebassiste Carlos Bica paru chez Enja/Harmonia Mundi ou le dernier opus du Hautboiste Jean-Luc Fillon "Oboa" avec Carlo Rizzo paru chez deuxZ/Nocturne.

Bonne écoute