Au début des années 1980, le minitel régnait en maître sur les communications électroniques interactives. Une des activités particulièrement pratiquées était ce que l'on appelait alors " le minitel rose " . Cette réussite commerciale s'accompagna d'un affichage sauvage très agressif. Puis vint le temps du législateur qui, jugeant ces images trop provocatrices, trop démonstratives pour la jeunesse, les interdit sous cette forme du fait de leur caractère pornographique.
Cette série de photographies ne se veut délibérément pas ethno-sociologique. Le sens et le jeu sont dans la métamorphose et la transposition. Comment des affiches désormais interdites, transférées dans le cadre d'exposition et sur un support photographique deviennent-elles des images " propres " ?
Comment d' inacceptables et interdites hier, deviennent-elles dignes d'intérêt et autorisées ?
Leur nature et leur fonction sociale ont changé : le regard porté se transforme, de fugitif il devient attentif, le décalage dans le temps, ainsi que le passage de l' affichage public au domaine artistique rend ces affiches photographiées plus vulgaires que véritablement pornographiques, à la fois ridicules et drôles, parfois puissantes ; elles découvrent le message commercial qui les fondait comme pitoyable.
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